Mais, chère âme n'espère pas une vie éternelle.
Puisque rien ne dure (tic) et que le chronomètre est enclenché (tac) mieux vaudrait que je me dépêche.
Oui mais, sache faire des pauses au(x) bon(s) moment(s) ; le tout est-il de tout vivre ou de savoir apprécier à leur juste valeur un peu que l'on choisit ? Choisir oui, mais quoi ? Hélas, c'est là qu'est l'os. Hum, il y a pas mal de choses potentiellement intéressantes, agréables ou audacieuses :
- L'amour réciproque. Le coup du grand amour une seule et unique fois dans sa vie je l'abhorre, je le nie et je le broie. J'attendrai le prochain coche après avoir sauté en route du premier au péril de ma raison.
- Adopter un chien. Pas un chien de salon, cauchemar de Darwin ; un chien d'envergure, un grand chien (non pas comme on dit un grand homme mais un homme grand. Un chien grand alors... Et grand.)
- Apprendre à jouer d'autres instruments de musique, à parler d'autres langues, à me servir de mon autre main. Je ne supporterais pas de rester monotâche.
- Trouver ma vocation. Ou une vocation. Ou rester une éternelle étudiante ?
- Donner mon sang. Critère d'utilité et de satiété.
- Reprendre le rythme de lecture de l'époque où je lisais pour le plaisir et non pas par obligation. Lire des romans de gare, de grands classiques, de la SF, des Harlequin, sans la contrainte du temps, de la syntaxe ou de la langue, lire plus vite que mon ombre, toute la nuit sans penser que je le regretterai le lendemain.
- Apprendre à apprécier la viande ou trouver de quoi la remplacer. Idem avec les légumes. Abolir cette dépendance au sucre ou me résigner à acheter une nouvelle balance en prévision de l'époque où mon activité physique ne pourra plus cacher les ravages de mon alimentation.
Et puis toutes ces choses devant lesquelles je m'écrie "Je veux !" et où je me réponds "Je ne peux."
Le saut à l'élastique, le surf, l'escalade, l'escapade, le mur, l'alcool, la drogue, la fête, la nuit, l'insomnie, l'école buissonière, le bronzage sans crème solaire, et ainsi à l'infini.